Wittgenstein comme horizon pour une fiction ?

Sacripant, je ne peux m’empêcher de vous inviter à lire les deux dernières pages de cet ouvrage majeur de la philosophie du 20e siècle qu’est le Tractatus logico-philophicus, qui est un résumé de la démarche du logicien Ludwig Wittgenstein sur ce que la logique peut entreprendre, et sur ce que la philosophie peut abandonner.

Il y a des œuvres qui disent tout sur beaucoup, voire sur tout, et parfois, rarement hélas, il s’agit de philosophie. Lorsque je traite de diégèse, j’avoue que – dans la vision esthétique que je proposerai tout au long de mes articles – je ne peux me défaire de l’idée que celle-ci  se doit de proposer un discours au lecteur, même flou ; qu’elle doit avoir une direction. Identiquement, lorsque je traite du projet moral qu’un livre propose, de l’éventuelle belle ampleur de la psychologie développée, de l’idéologie qui sous-tendrait, je tente d’éclairer cette direction qui peut mouvoir une fiction. Bref, son sens, son discours, l’élégance employée pour la faire exister, me paraissent sont capitaux pour composer une juste histoire.

Aussi, si jamais on est perdu et sans repères exacts en ce qui concerne la moralité de nos bons personnages sans doute pas fichus de se sortir de l’histoire rocambolesque dans laquelle ils évoluent, si jamais on en revient à se questionner sur ce qui est, ou non, de l’ordre du scriptural, autant se rapprocher à l’occasion de ce grand monsieur qui s’est donné la peine de résoudre une grande part des soucis métaphysiques de l’humanité, en, ahem, ces deux pages, et qui permet sans doute de résoudre bien d’autres questions encore.

Vous trouverez ainsi quelques réponses expéditives notamment aux questions de littérature suivantes : peut-on écrire le sacré ? pourquoi écrit-on ? le créateur d’un univers de fiction peut-il se considérer comme un démiurge ? la vie d’un héros est-elle une énigme ? peut-on remettre en cause tous nos jugements esthétiques ? un fiction propose-t-elle peut-être autre chose que du divertissement ? tous les sujets sont-ils bons à traiter ? Etc.

À vous de rentrer quelques minutes dans ce texte pour y trouver les réponses. J’espère, ce faisant, à fois insister sur le fait que le scénaristes, écrivains ou auteurs peuvent tant piocher dans les fictions existantes que dans les ouvrages de sciences humaines, à la fois prôner non sans espièglerie la maïeutique chère à Wittgenstein : mettre à l’exercice ses facultés critiques pour mieux comprendre ce que l’on peut écrire et ce « sur quoi il faut garder silence ».

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Tractatus logico-philosophicus, Gallimard, 1993 pour la trad. française

Tractatus logico-philosophicus, Gallimard, 1993 pour la trad. française.

Réponses dans l’ordre : bof, pour écrire ce qu’il y a à écrire et rien de plus, bah non voyons, non, non, certainement, non mais ce n’est pas pour ça qu’il y a de mauvais sujets m’amuserais-je à oser.


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